«Un fabricant taiwanais de batteries, Phet, travaille déjà sur un prototype grâce à une licence que nous avons allouée, explique Karim Zaghib, chercheur à l'IREQ et président du congrès qui s'est tenu à Montréal. Nous favorisons également les fabricants locaux. La technologie est commercialisable.»
Le coût est actuellement de 3,50$ par batterie standard 18650 (1,8 cm de diamètre et 6,5 cm de longueur), ce qui représente 7000$ pour une voiture normale. Les progrès sont rapides: l'automne dernier, M. Zaghib avait dévoilé à La Presse que sa pile avait atteint 20 000 cycles de recharge.
C'est la première fois que le congrès est organisé au Canada. Plus de 1100 conférenciers y étaient présents, 50% de plus qu'au dernier congrès, organisé en Chine il y a deux ans. «En 1982, pour le premier congrès, il n'y avait que 60 conférenciers», dit M. Zaghib.
Les batteries au lithium sont importantes pour le transport électrique parce que la technologie actuellement disponible, les hydrures de nickel NIMH, utilisés notamment pour la célèbre Prius, font l'objet d'un contrôle de brevets très serré. «Les prix n'ont pratiquement jamais baissé», explique Sylvain Castonguay, directeur technique du Centre national du transport avancé à Saint-Jérôme, en entrevue mercredi dernier à une séance d'essai de voitures électriques au circuit Gilles-Villeneuve.
«Les constructeurs sont prudents. Toyota, par exemple, n'a aucun véhicule au lithium. Mercedes a été le premier à en commercialiser un et il y a eu un certain nombre de problèmes. Les batteries se déchargeaient pendant que le véhicule était garé. Mais avec les recherches et l'expérience de fabrication, la qualité des cellules augmente, ainsi que la stabilité de la chimie.»
Une fois les problèmes réglés, les batteries au lithium seront à la fois moins chères et plus performantes que les batteries NIMH, selon M. Castonguay, qui est ingénieur mécanique. «Le NIMH perd 20% de son énergie à la recharge, le lithium seulement 2%. La preuve que la technologie est mature, c'est que le gouvernement américain a changé le type de recherches qu'il appuie. Avant, c'était la recherche fondamentale. Maintenant, des subventions de 2,5 milliards ont été annoncées pour l'établissement de 10 usines de fabrication de batteries au lithium d'ici deux ans pour fournir le marché automobile. La première devrait commencer à rouler à l'automne.»
N'y a-t-il pas un risque que les prix du lithium augmentent avec la demande? «La quantité de lithium n'est pas un enjeu, estime M. Castonguay. Il y aura peut-être un goulot de capacité d'extraction. Mais il y a déjà des millions de batteries au lithium dans les ordinateurs portables et les outils de construction. Et le lithium peut être recyclé à la fin de la vie d'une batterie. On ne prévoit pas non plus que le transport électrique croîtra assez rapidement pour poser problème. Il a fallu 10 ans pour que les hybrides atteignent 3% du marché. S'il faut autant de temps pour que les voitures électriques atteignent 3% du marché, la capacité d'extraction pourra s'ajuster.»
Le réseau électrique pourra-t-il suivre? «Sans problème, dit M. Castonguay. Il y a 50 voitures électriques au Québec actuellement. Il y en aura 100 l'an prochain, peut-être 1000 d'ici cinq ans.»
Mathieu Perreault La Presse
C'est effectivement bien, mais le progrès que tout le monde attend c'est d'avoir pour la même taille 10 voire 50 fois plus d'énergie massique (facile à écrire, très, très difficile à faire)
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