vendredi 29 avril 2011

Après les BIXI, les voitures libre-service

Dès l'année prochaine, les Montréalais auront à leur disposition plus de 400 voitures garées un peu partout au centre-ville, qu'ils pourront décider de louer sur-le-champ pour quelques minutes, une heure ou toute la journée, au coût maximal d'un peu plus de 60$. À la différence de l'autopartage, on ne pourra pas réserver les véhicules et il sera possible de les prendre et de laisser à peu près n'importe où dans une aire de 80 kilomètres carrés à Montréal.

Et comme pour les vélos BIXI, on pourra repérer les voitures disponibles grâce aux dernières innovations technologiques, combinant le GPS, les applications iPhone et un site web. Il suffira d'insérer une carte d'abonné - on espère même pouvoir utiliser la carte OPUS - pour faire démarrer la voiture.


Ces voitures «à usage spontané», l'entreprise Communauto les dévoilera aujourd'hui, a appris La Presse. Le concept existe déjà en Allemagne et au Texas, il sera offert à l'automne à Paris et il a été implanté hier à Vancouver, où il est nommé «car2go». À Montréal, il est présenté comme un «libre-service intégral», par opposition à l'autopartage offert par Communauto depuis 1994.


«Ça faisait un bon bout de temps qu'on jonglait avec cette idée, on avait commencé à préparer le terrain en parlant avec des partenaires, explique Benoit Robert, président-directeur général de Communauto. Jusqu'à maintenant, l'accueil est très favorable, mais il ne faut pas sous-estimer le défi de transformer cet accueil en appui concret.»


Nom secret


Premier appui de taille à aller chercher: la Ville de Montréal et ses 19 arrondissements. Contrairement au concept actuel d'autopartage, les nouvelles voitures en libre-service ne seront pas regroupées dans des terrains de stationnement. Elles seront tout simplement laissées dans la rue, devant des parcomètres ou des espaces réglementés, ou encore dans des stationnements municipaux. L'usager pourra prendre n'importe quelle voiture disponible dans la zone desservie - grosso modo, celle déjà couverte par les vélos BIXI - et la laisser n'importe où à l'intérieur de ce quadrilatère.


«On voudrait que ces voitures puissent être déposées dans tous les endroits où le stationnement est réglementé en ville, explique M. Robert. Plus ça va être permissif, plus l'utilisation va être facile.»


À ceux qui craignent que ces voitures viennent accaparer les rares stationnements libres au centre-ville, le PDG réplique qu'un parc de 400 voitures sur le million présentes à Montréal, «c'est une goutte d'eau dans l'océan, qui ne viendra pas créer de déséquilibre. Le grand défi sera que l'enthousiasme soit partagé par les pouvoirs publics.»


Communauto compte tracer une frontière claire entre son parc actuel de voitures en autopartage et celles qui seront en libre-service. «Les deux auront leur propre branding.» Montréal, affirme M. Robert, sera d'ailleurs la première ville au monde à offrir les deux services, auxquels viendra s'ajouter dans quelques semaines un projet-pilote permettant de louer la voiture de particuliers.


Le nom du nouveau libre-service? Un secret que M. Robert souhaite garder, puisque le nom en question n'a pas encore été officiellement enregistré. «On adore le nom "car2go", à Vancouver, et on s'est creusé la tête pour trouver quelque chose d'équivalent en français.» Quelque chose comme «Autoxi», alors? «On a justement voulu éviter de plagier ce nom», répond-il.


Un jour la voiture électrique


Les tarifs seront «essentiellement» les mêmes qu'à Vancouver, soit 0,35$ la minute, 13$ l'heure ou 66$ plus taxes par jour. On espère cependant éviter les frais d'abonnement de 35$, payables une seule fois, «afin de ne pas créer des attentes», explique le PDG. «On parle d'un service qui, comme le BIXI, a des inconvénients: vous n'êtes pas sûr de trouver en tout temps et partout l'auto dont vous avez besoin. Mais quand vous payez un prix d'entrée, ces inconvénients deviennent plus irritants.»


La date officielle du lancement du service reste imprécise, «question de ne pas emprisonner les partenaires dans un échéancier trop précis». On n'a pas non plus choisi un modèle de voiture, qu'on espère «extrêmement compacte, facile à garer et adaptée à de très courtes utilisations», selon le communiqué qui sera diffusé aujourd'hui. La voiture électrique, on espère l'introduire dans un avenir proche, «dès que des véhicules à zéro émission adaptés à cette fin seront accessibles».


Chez Communauto, on avoue d'emblée s'être montré méfiant à l'égard des projets de voitures en libre-service annoncés ailleurs depuis quelques années. Le point crucial, explique le PDG, est d'offrir un ensemble de solutions de rechange au principal ennemi, «l'automobile privée». La voiture libre-service, convient-il, peut sembler être destinée à concurrencer les taxis et les vélos BIXI, mais s'adresse à un public bien ciblé: les détenteurs de permis qui ne souhaitent pas nécessairement acquérir une voiture.


Karim Benessaieh
La Presse

mardi 26 avril 2011

Les énergies nouvelles ont le vent en poupe

Presque tous les constructeurs présents au salon de l'automobile à Shanghai présentent des véhicules hybrides ou électriques, un marché sur lequel les Chinois veulent devenir leaders mais dont l'avenir dépendra de progrès techniques et d'aides gouvernementales.

Le patron de General Motors pour la Chine, Kevin Wale, relève que «200 millions de Chinois conduisent des scooters électriques et connaissent les limites des batteries, savent les charger pour ne pas tomber en panne».


«Dès que quelqu'un leur fournira le bon véhicule au bon prix, ils vont se convertir» à la voiture électrique, affirme le patron du plus important constructeur étranger en Chine.


Il se dit également persuadé que «le gouvernement va soutenir la transition» vers les véhicules électriques et hybrides.


Pékin a annoncé l'été dernier que près de 14 milliards de dollars CAN d'investissements seraient consacrés d'ici à 2020 par la Chine aux véhicules à énergies nouvelles et «économes». Les détails de ce plan devraient être rendus publics avant la fin juin.


Selon une étude publiée la semaine dernière par le cabinet de recherches Synovate, le public chinois en général se dit à 67% «bien informé sur la technologie des batteries», mais paradoxalement, ce pourcentage chute à 31% chez les acheteurs potentiels de voitures.


Joe Hinrichs, président de Ford pour l'Asie-Pacifique et l'Afrique, pense que «le marché chinois va progresser plus rapidement vers les véhicules à énergies nouvelles que la moyenne des marchés dans le monde» parce que la Chine dispose de «la mentalité adéquate» en matière de mise en place d'infrastructures et de la «capacité politique» à impulser des innovations.


GM a ainsi signé lundi dernier une lettre d'intention avec un éco-quartier en construction de la ville de Tianjin pour fournir des voitures électriques fonctionnant en réseau grâce à un système de GPS destiné à éviter les embouteillages, selon un communiqué.


«Nous pensons également que les occasions pour des véhicules à énergies nouvelles sont probablement plus importantes ici que dans d'autres pays», confirme Ian Robertson, membre du directoire de BMW.


«Ils investissent massivement dans le domaine de l'électrique», constate aussi Grégoire Olivier, directeur pour l'Asie de PSA Peugeot Citroën, en ajoutant que «la Chine a un temps d'avance sur la normalisation» des prises pour recharger les voitures.


Mais la transition ne se fera pas du jour au lendemain, même en Chine, selon M. Hinrichs, qui entrevoit une part de marché de 10% à 15% pour les voitures hybrides et électriques en 2020 sur le premier marché automobile mondial.


«Les batteries doivent devenir plus petites et être capables de stocker plus d'énergie pour augmenter l'autonomie, mais aussi être moins chères», note M. Hinrichs.


«Il y a eu beaucoup de bruit autour des véhicules à énergies nouvelles au cours des cinq dernières années, mais la mise au point des batteries n'a pas été à la hauteur des espérances», relève-t-il.


Les constructeurs chinois entendent de leur côté se positionner sur ces technologies nouvelles pour ne pas être à la traîne des Occidentaux, comme sur la mise au point des moteurs thermiques.


«Nous ne pouvons pas attendre que ces technologies soient complètement matures, sinon nous serons toujours en retard», souligne Chen Hong, président de SAIC Motor, premier constructeur chinois.


SAIC prévoit lancer la production en série d'une petite voiture électrique, la Roewe E1, ainsi que d'une voiture hybride, la Roewe 550, durant la deuxième moitié de 2011.


BYD, qui a démarré comme fabricant de batteries au nickel et au lithium-ion, teste actuellement un bus entièrement électrique de 12 mètres de long, baptisé K9, au Danemark.


Selon Paul Lin, porte-parole de BYD, des discussions sont en cours pour des tests similaires aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne, à Singapour et à Hong-Kong.


dimanche 24 avril 2011

Faire du diesel à partir du CO2

Le pétrole se fait rare, brûler ce qu'il en reste vomit du CO2 dans l'atmosphère et ça fait cuire la planète. Dans ce contexte, des biochimistes de l'Université du Minnesota ont annoncé une découverte qui fait rêver: ils ont découvert comment produire des hydrocarbures en utilisant... du CO2, présent dans l'atmosphère en surabondance.

Le processus n'est pas simple. Une bactérie utilisant la lumière du soleil comme énergie produit des sucres qui sont transformés en acides gras par une deuxième bactérie. Ensuite, une protéine transforme ces acides gras en un composé organique appelé cétone, qui peut ensuite être transformé en diesel dans une raffinerie pétrochimique ordinaire.


Si vous n'avez rien compris entre la première bactérie et le diesel, rassurez-vous, nous non plus. Ce qu'on retient, c'est que les deux principaux ingrédients, le CO2 et le soleil, sont gratuits.


Le CO2 est le principal agent de réchauffement climatique, alors le retirer de l'environnement est bon; et le CO2 ne coûte rien», dit le professeur Larry Wackett. C'est génial, la pétrochimie produit à la fois le poison et l'antidote. C'est presque trop beau pour être vrai.


Denis Arcand

jeudi 21 avril 2011

La i-Miev vendue à 27 990 $US

Mitsubishi annonce que le prix de détail initial suggéré de sa i-Miev aux États-Unis sera de 27 990 $US pour sa version ES. Déduction faite du crédit d'impôt fédéral (7500 $US), ce prix reviendra à 20 490$US.

Pour la version SE (équipée d'un meilleur système de son, d'anti-brouillards et d'un design intérieur plus raffiné), il faudra débourser 2000 $US de plus, soit 29 990 $US. La version SE Premium - livrée avec une borne de recharge rapide, un système de navigation et des options audios - sera à 30 780 $US.


Pour les consommateurs américains, les premières réservations peuvent se faire en ligne à compter de vendredi, jour de la Terre. Cette petite voiture 100% électrique sera en vente chez les concessionnaires Mitsubishi en janvier 2012 aux États-Unis.


Son prix et sa date de commercialisation au Canada sont encore inconnus.

La Mitsubishi i-Miev est déjà vendue au Japon et en Europe. Ce prix américain de 20 490 $US déduction faite serait pour l'instant le plus bas sur le marché mondial.


Sébastien Templier

jeudi 7 avril 2011

Le quart du parc auto devra être électrique d'ici 2020

(Québec) Le gouvernement Charest veut que les véhicules électriques représentent le quart des ventes d'automobiles en 2020. Et qu'ils aient des pièces québécoises sous le capot.

C'est là l'un des volets du plan 2011-2020 sur le transport électrique que le premier ministre Jean Charest présentera aujourd'hui en compagnie des ministres Nathalie Normandeau, Sam Hamad, Clément Gignac et Pierre Arcand.


Dans son discours d'ouverture de la session parlementaire, le 23 février dernier, M. Charest avait annoncé son intention de prendre le virage de la voiture électrique.


À cette occasion, il avait indiqué que le plan gouvernemental visera à «appuyer la fabrication de produits et de composantes de véhicules électriques», à développer des infrastructures de recharge, à soutenir les sociétés de transport collectif qui se tourneront vers l'électricité et à inciter les Québécois à acheter des autos électriques.


Son objectif: faire passer de 38% à 32% dans 10 ans la part des énergies fossiles comme le pétrole dans le bilan énergétique du Québec.


Dans son budget du 17 mars, le ministre des Finances, Raymond Bachand, a annoncé un rabais «et non plus un crédit d'impôt» pouvant aller jusqu'à 8000$ à l'achat d'un véhicule hybride ou tout électrique. La mesure entrera en vigueur l'an prochain.


Tommy Chouinard
La Presse